Exercice de Porter

Exercice de Porter

Les exemples qui suivent reprennent des extraits d’entretiens. Cet exercice ne vous sera utile que si vous le faites de façon très spontanée.

C’est un exercice de détection des attitudes fondamentales personnelles, lors d’une conversation avec une personne ou un groupe de personnes.

Ci-dessous les 6 attitudes fondamentales (D’après les travaux de Porter et de Rogers)

– attitude d’ordre et de conseil
On se sent presque obligé de suivre ce qui est proposé

– attitude de compréhension
En situant bien le problème et en aidant l’autre à voir clairement ce qui se passe

– attitude d’évaluation
Positive en le valorisant ou négative en le diminuant
On tente d’imposer sa propre échelle des valeurs en affirmant « bien » ou « mal »

– attitude d’aide
Protection, soutien qui a pour conséquence de calmer la personne, de tempérer la difficulté : la personne est tranquillisée mais on n’a pas supprimé la difficulté

– attitude d’enquête
On explore le problème en s’informant. L’autre peut se retrancher dans le mutisme pour se Protéger. Souvent les questions provoquent une réaction de repli

– attitude d’interprétation
Qui engendre des comportements de méfiance à l’égard de celui qui semble ne pas comprendre ce qui est exprimé. Le doute s’installe

Consignes : Vous allez trouver 10 extraits d’entretiens (cas n° 1, cas n° 2, etc.). Pour chacun d’entre eux, 6 interventions vous sont proposées. Notez le plus spontanément possible celle que vous choisiriez de faire, si vous étiez l’interviewer, en encerclant la réponse de votre choix.

Durée du test : 10 minutes

Résultats : disponibles immédiatement à la fin du test.

Vous devez pouvoir constater plusieurs choses dans le radar des résultats :

  • D’abord une certaine rangée dominante, celle qui porte le plus
    de points (5 et plus) ;
  • Ensuite, une sous-dominante, c’est-à-dire la rangée qui, après la dominante, contient le plus grand nombre de points
  • Enfin, des cas “isolés”, c’est à dire des réponses qui sont seules dans leur rangée, en très petit nombre (1 ou 2).

Vous pouvez vous-même évaluer l’importance de votre tendance dominante et de la sousdominante en remarquant le nombre points sur 10, puisque vous avez été sollicité(e) dix fois par ces dix fragments. Une dominante à 9 fois sur 10 par exemple dénote une attitude rigide ou systématique, alors que 4 fois sur 10 ne révèle qu’une tendance…

N.B. – Il peut arriver qu’il n’y ait pas de dominante ni de sous-dominante (aucune rangée ne contient plus de 3 points). La signification de ce phénomène est donnée ci-dessous dans le 3°.

1° Signification des dominantes – La lettre qui, dans le tableau, première colonne de gauche, correspond à votre rangée dominante, indique que la tendance habituelle ou chronique de votre personnalité à l’égard d’autrui dans la situation d’entretien ou de confidences reçues. Autrement dit, l’exercice dénote (ou vous permet de repérer) votre attitude chronique, telle qu’elle transparaît à travers vos réponses spontanées.

Nous vous engageons à réfléchir sur votre attitude chronique et à rechercher de bonne foi toutes les manières dont vous l’exprimez autour de vous, avec vos proches, avec vos amis, avec vos collaborateurs.

Notez ici les types de réaction fréquents que vous avez ainsi déclenchés sans le savoir et que vous pouvez maintenant rapporter à votre propre attitude comme inductrice de ces réactions.

2° Signification des sous-dominantes – L’attitude sous-dominante (celle qui correspond à la rangée la plus chargée après la rangée dominante) est à interpréter à l’aide du même tableau. Elle vous révèle une autre tendance chronique dont vous disposez dans le face à face.

Pour progresser dans la compréhension de votre personnalité, recherchez les motivations du changement d’attitude (passage de l’attitude dominante à l’attitude dite ici sous-dominante) en comparant les cas (c’est à dire ici les fragments d’entretien) qui ont provoqué l’une et l’autre.

Autrement dit, les fragments qui ont déterminé vos réponses rangées dans la catégorie sous-dominante ont-ils quelque trait commun qui explique votre autre attitude ? Age de l’interlocuteur ? Sexe de l’interlocuteur, type de situation qu’ils décrivent ? Statut social supposé ?

Interprétation des résultats

 

RepèreSignification/type d’attitude habituelle en face à face
AVos réponses tendent à apporter une réponse immédiate au problème. Vous réagissez par l’action et en poussant à l’action.
Vous voyez tout de suite l’issue que, vous, vous choisiriez : vous n’attendez pas d’en savoir davantage.
BVos réponses sont évaluatives, c’est-à-dire qu’elles impliquent un point de vue moral personnel et comportant un jugement (critique ou approbateur) à l’égard d’autrui.
CVos réponses sont des réponses de soutien visant à apporter un encouragement, une consolidation ou une compensation. Vous compatissez beaucoup et vous pensez qu’il faut éviter qu’autrui ne dramatise.
DVos réponses sont investigatrices. Vous vous empressez d’en savoir davantage et vous orientez l’entretien vers ce qui vous paraît important, comme si vous accusiez l’autre de ne pas vouloir dire l’essentiel ou de prendre du temps.
EVos réponses sont des interprétations de ce qui vous est dit.
Vous ne comprenez que ce que vous voulez comprendre, vous cherchez ce qui vous paraît, à vous, l’essentiel et votre esprit cherche une explication. En fait, vous opérez une distorsion par rapport à ce que l’autre voulait dire, vous déformez sa pensée.
FVos réponses sont compréhensives et reflètent un effort pour vous introduire sincèrement dans le problème tel qu’il est vécu par l’autre. Vous voulez d’abord vérifier si vous avez bien compris ce qui a été dit. Cette attitude relance l’interlocuteur et l’entraîne à s’exprimer davantage, puisqu’il a la preuve que vous écoutez sans préjugé.
Carl Rogers, psychothérapeute pense que dans un entretien sur un problème, la solution doit être trouvée par la personne elle-même car elle seule connaît très exactement le contexte dans lequel le problème se situe et qu’elle vit réellement la situation. Il est par ailleurs impossible à quelqu’un d’autre d’éprouver authentiquement des sentiments absolument identiques aux siens.

Rogers croit que l’individu pourvu qu’il ait la faculté de le faire et surtout qu’il puisse voit clair et être lucide, est en mesure de faire face à la situation.

Dans son esprit, celui qui reçoit ce que l’autre exprime doit précisément l’aider à élucider, à analyser, à comprendre et finalement à décider de ce qu’il convient de faire.
Cette attitude suppose :
– une acceptation inconditionnelle de ce qui est exprimé sans jugements ni évaluations
– une application à remarquer les expressions non verbales (inquiétude, silences…)
– une écoute ininterrompue de manière à ne rien perdre
– une patience, attitude extérieure calme, détendue, sereine
– une volonté authentique de vouloir aider l’autre à dégager une solution
– des résumés, reformulations, bilans partiels… pour favoriser l’analyse et la
compréhension du sujet.

NDRL : Passages tirés ou inspirés d’ouvrages de : E. Limbos sur la pratique de
l’animation de groupes de jeunes